Journée mondiale de la santé mentale
La Journée mondiale de la santé mentale, célébrée chaque 10 octobre en lien avec l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), est l’occasion de sensibiliser aux questions de santé mentale et de mobiliser les énergies en faveur de la santé mentale.
Des signes auxquels prêter attention
Il n’est pas facile de réaliser que nous nous trouvons dans une situation de souffrance au travail. Souvent, c’est une personne de notre entourage qui s’en aperçoit la première et nous alerte. Nous pouvons cependant prêter attention à certains signes et, en cas de doute, en parler à notre entourage ou à notre médecin traitant.
La souffrance au travail se traduit par des manifestations plus ou moins fortes selon les personnes et les circonstances. Voici les principales, recensées par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) : - Vous vous sentez plus nerveux, irritable, angoissé, agressif, triste. Vous pleurez souvent, vous vous repliez sur vous-même, vous avez du mal à coopérer. - Vous vous sentez moins efficace dans votre travail. Vous avez du mal à vous concentrer, vous commettez des erreurs, des oublis. - Vous avez des petits soucis de santé : des maux de tête, des douleurs musculaires ou articulaires, des insomnies, des palpitations. - Vous ressentez le besoin de consommer des produits ou des médicaments pour « tenir le coup » : café, tabac, alcool, drogue, somnifères, anxiolytiques. - Votre comportement alimentaire change. Vous mangez plus, vous grignotez ou vous n’avez plus d’appétit.
Qui pour nous aider ?
En cas de souffrance au travail, nous pouvons demander de l’aide et trouver du soutien pour rechercher des solutions adaptées à la situation. Nous pouvons solliciter des personnes à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise.
Un ou une collègue de confiance
Nous pouvons parler de nos difficultés à un ou une collègue en qui nous avons confiance. Cette personne peut nous aider à prendre du recul sur la situation et nous apporter du soutien. Même si ce n’est pas son rôle, un ou une collègue peut souhaiter nous écouter et chercher des solutions avec nous par solidarité.
Le manager de proximité
Le ou la manager de proximité est notre responsable direct, au niveau hiérarchique. Il ou elle peut jouer un rôle déterminant, s’il est dans une posture de bienveillance et d’écoute et si l’employeur lui donne un pouvoir d’agir. Son soutien doit permettre une réflexion partagée sur les conditions favorables à une amélioration de la situation. Le service des Ressources humaines peut également jouer ce rôle.
Le médecin du travail
L’interlocuteur légitime, en cas de mal-être au travail, est le médecin du travail. Bien souvent, il ou elle exerce hors de l’entreprise, dans un service partagé par plusieurs entreprises. Nous pouvons prendre rendez-vous avec ce médecin à tout moment, à notre initiative. Il ou elle peut nous conseiller sur les soins nécessaires, sans toutefois les prodiguer. Il ou elle peut proposer à notre employeur des aménagements du poste de travail ou du temps de travail, nous retirer des tâches pendant un certain temps (restriction de poste) et se mettre en contact avec notre médecin traitant ou notre psychiatre, si nécessaire.
L’employeur, également, peut demander conseil au médecin du travail ou le solliciter pour la visite médicale d’un collaborateur qu’il percevrait en difficulté. En effet, le Code du travail autorise à solliciter une visite médicale « à la demande de l’employeur ». Cette visite permet au médecin d’orienter le salarié et de l’accompagner de manière confidentielle.
Le service de santé au travail
Dans certaines entreprises ou établissements de taille importante, il existe un service de santé au travail. En plus du médecin du travail, le service compte d’autres professionnels : infirmier ou infirmière, assistant social ou assistante sociale, psychologue du travail. Ces personnes sont généralement plus disponibles et peuvent nous apporter du soutien, quand nous sommes en difficulté sur notre poste de travail. Elles peuvent intervenir en urgence si notre mal-être se traduit par une crise d’angoisse, des pleurs ou d’autres manifestations.
Les représentants du personnel
Dans une entreprise, les représentants du personnel (par exemple les élus du comité social et économique, CSE) peuvent nous apporter des informations sur nos droits. Ils peuvent aussi intervenir en cas de danger pour la santé mentale des personnes, par exemple en usant de leur droit d’alerte. Ces représentants peuvent appartenir ou non à une organisation syndicale de salariés (par exemple la CFDT, la CGT, Sud…).
Le médecin traitant
Notre médecin traitant peut évaluer notre état de santé et prodiguer des soins. Si nécessaire, il peut prescrire un arrêt de travail.
Les thérapeutes spécialisés
Les consultations de souffrance au travail sont ouvertes à toute personne en difficulté psychique du fait de conflits, de harcèlement, d’épuisement liés au travail. Leurs thérapeutes sont extérieurs à l’entreprise. Aussi, ils ou elles sont peuvent analyser avec du recul une situation professionnelle source de souffrance et nous aider à y faire face.
Les associations d’aide aux victimes
En cas de harcèlement moral ou sexuel au travail, des associations d’aide aux victimes d’infraction peuvent apporter information et soutien dans les démarches. Il existe un numéro national d’aide aux victimes, le 116 006.
Envisager un retour au travail
Lorsque nous avons récupéré et que nous nous sentons capables de réfléchir plus posément à notre situation, nous pouvons envisager de revenir au travail, ou pas. Il est nécessaire de mesurer les conséquences des deux options pour notre santé, tout en tenant compte de nos contraintes financières.
Le retour est une option si nous estimons que nos conditions de travail peuvent changer et que notre santé mentale, à l’avenir, pourra être préservée. Nous pouvons notamment demander que soient étudiés certains de ces dispositifs :
Un aménagement de notre poste par l’employeur
Une reprise avec un temps partiel thérapeutique (si on exerce dans le privé, si on exerce dans le public), qui peut être prescrit par notre médecin traitant Une mutation sur un autre poste, ailleurs dans l’entreprise. Le retour implique un « examen médical de reprise » par le médecin du travail, qui donne un avis d’aptitude ou d’inaptitude. Dans ce dernier cas, il peut nous être proposé un reclassement dans un autre métier, assorti d’une formation.
Durant notre arrêt, nous pouvons demander à tout moment une visite de pré-reprise avec la ou le médecin du travail, même si aucune date n’est fixée pour notre retour. A la suite de cette visite, elle ou il peut faire des recommandations à notre employeur pour permettre notre maintien dans l’entreprise ou notre reconversion.
Par ailleurs, il est possible de rester en arrêt et de bénéficier d’un « essai encadré » pour tester comment se passerait notre retour au travail, avec ou sans aménagement du poste. Il est également possible de faire durant l’arrêt un bilan de compétences, puis de suivre une formation.